Le séminaire réfléchit autour des formes qu’a pris l’engagement d’écrivains et de militants français et italiens, chacun pour les crises historiques et sociales de l’«autre» pays.
Conçu dans une perspective interdisciplinaire qui convoque savoir littéraire et savoir historique, ce cycle de séminaires entend réfléchir autour des formes qu’a pris l’intérêt, voire l’engagement d’écrivains, d’hommes politiques, de militants français et italiens, chacun pour les crises historiques et sociales de l’ «autre » pays. Quelles raisons poussent à prendre parti dans les batailles politiques du pays voisin, dans ses débats idéologiques? Est-ce qu’on peut envisager la défense d’une espace commun, européen, de valeurs? Est-ce que des motivations personnelles, voire opportunistes, l’emportent? Quelles stratégies déploie-t-on? Quels réseaux se créent? Croiser les regards du littéraire et de l’historien peut aider à éclairer les motivations, les contours, les formes, les conséquences d’une participation intellectuelle et agissante aux moments de reconfiguration politico-sociale de la nation voisine. |
«Un beau rêve de république fraternelle…». George Sand et la Jeune Italie: du mythe romantique à l’engagement politique*
Brigitte Diaz (Université de Caen-Normandie)
Le 10 décembre 1842, Mazzini écrit de Londres une lettre à George Sand où il lui adresse cette requête émanant de jeunes compatriotes : «Bien des fois des jeunes Italiens de passage à Londres venant me voir, m’on dit : Êtes-vous en relation avec Madame Sand? Pourquoi n’écrirait-elle pas une Italie souterraine qui serait non l’épitaphe de la vieille et réactionnaire Italie telle que Didier nous l’a faite, mais l’hymne de la nouvelle, l’hymne du rajeunissement?»
Il s’agira de revenir sur le débat qui s’instaure dans les années 1840 entre George Sand et Giuseppe Mazzini, en s’interrogeant sur la façon dont la romancière a répondu à cette demande d’engagement pour la cause de la jeune Italie.
Sede: Biblioteca di Studi Letterari e linguistici
